lundi 25 mai 2009

Bordeaux et les statues de bronze

Impossible pour moi, amoureux de Bordeaux et de l'art statuaire, de ne pas faire une petite pause sur le sujet. La ville possède quelques statues. Malheureusement, nous sommes à des lieues de Paris où le jardin des Tuileries compte à lui seul plus de statue que Bordeaux ! Certains diraient que les allemands sont responsables de cette pénuries. C'est en partie vraie mais la ville se cache volontiers derrière cette antique excuse. A une époque où nombreuses sont les cités qui refondent les grandes figures de notre république, la mairie préfère commander des œuvres ostentatoires par tant mauvais goût.
Aussi, je vais faire une liste, photos à l'appui des statues que les nazis ont eu "la bonne idée" de fondre pour en faire des canons à partir du bronze. Imaginez pour la capitale des hommes comme Voltaire, Hugo ou Diderot aidant à tirer des obus...

La première fut la statue de la Liberté, cadeau de Bartholdi à la ville, qui se situait place Picard (aujourd'hui, une grotesque copie en résine, saccagée à chaque bourde du gouvernement américain, a pris place)
La seconde, Vercingétorix, qui se trouvait sur les allées Damour, actuelle place des Martyrs de la Résistance.
La troisième, Sadi Carnot, premier chef d'état français à avoir été assassiné depuis Henri IV ! Il se trouvait place Richelieu, actuelle Jean Jaurès.
La quatrième et dernière fut Louis XVI commandée par Louis XVIII pour orner la jeune place des Quinconces. Haute de plus de six mètres et entreposée dans le musée des Beaux Arts, notre consolation se trouve dans la peine que les nazis eurent à la sortir du bâtiment. (le musée d'Aquitaine dispose aujourd'hui de l'épée et...de la tête du roi. Une mauvaise plaisanterie ?).

Pourtant, certaines survécurent, des fois par chance, d'autres par hasard. Ainsi, nous savons tous que les chevaux des Girondins et leur cortège devaient être fondus bien que les historiens s'accordent à dire que l'occupant, par le soin tout particuliers qu'il a mis pour déboulonner l'ensemble, prévoyait de l'installer quelque part dans le troisième Reich. Quant à la Liberté se libérant de ses chaînes, elle eu la chance d'être épargnée parce que qu'aucune grue de l'époque et dans le périmètre bordelais ne put l'atteindre.
Nous sommes néanmoins curieux de savoir pourquoi Tourny et le monument aux mobiles de la guerre de 1870-1871 survécurent. La seconde peut être par le respect militaire du souvenir mais pour l'Intendant ?
Quant à Jeanne d'Arc, elle fut commandée par Chaban Delmas pour célebrer la Libération.

dans les pages à venir, j'étudierai l'hypothèse d'un éventuel retour de l'une d'entre elle.

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