Probablement la dernière page faisant état de la guerre avant de passer aux années Chaban :
Bordeaux compte une similitude forte avec Paris, en plus des "grands classiques généralement servis par les assoiffés de la mitraille " : des bombardements, l'occupation et le martyr de la population.
Une fois la défaite annoncé - ou du moins inévitable - de l'occupant au courant de l'été 1944, les ordres que ceux ci reçurent furent les mêmes pour les deux villes : la destruction des monuments les plus remarquables et des axes de communications, ponts en tête. Nous savons que le sort de Paris fut aux mains du Général allemand von Choltitz que je me garderai bien de faire passer pour un héros, l'homme, de sa propre confession, ne cherchait qu'à minimiser sa responsabilité en refusant d'obéir au dernier ordre d'Hitler sur la capitale française...
Pour ce qui est de la sauvegarde de Bordeaux, elle est beaucoup plus mystérieuse et aujourd'hui peu de monde sait qu'elle catastrophe aurait pu subir la ville si un homme n'était pas intervenu. Contre toute attente, celui ci est un soldat allemand, refusant de voir anéantir cette cité qu'il aime tant. Il décide alors de "mettre un coup de pression" chez ses collègues en faisant sauter le dépôt d'explosifs allemands, rue de la Raze: le résultat fut sans appel, un incendie de plusieurs jours fait rage et le nuage de fumée noir suffit à impressionner le général qui décide, persuadé que c'est là un avertissement de la résistance bordelaise, de négocier le départ des troupes en toute sécurité. En échange de quoi le port et le pont de pierre pourront être sauvés de la destruction déjà programmée dans ses moindres détails.
Il décide tout de même de paralyser le port en coulant des navires au nombre impressionnant de 202, entre la Pointe de Grave et la cité bordelaise. (En tout, ce sont dix années qui seront nécessaire pour renflouer la quasi totalité des épaves).
La ville attendra le 28 août 1944 pour être libérée. Les allemands ont laissé place aux FFI,FTPF et guérilleros espagnols à la grande inquiétude des bordelais qui subissent une seconde invasion, tout aussi violente (les purges font rage) : il faut attendre l'arrivée du jeune Général Jacques Chaban Delmas puis celle du Général de Gaulle pour que l'ordre revienne définitivement sur la cité bimillénaire.
Grâce à l'intervention de cet homme courageux à qui je rends hommage par ce message, Bordeaux a éviter le cataclysme de voir sa belle architecture mise à mal.
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